En chapeau, gardons toujours en tête le socle de la confiance.
Sans confiance, pas d’intelligence collective.
Nous avions d’ailleurs évoqué ce point dans l’excellent épisode sur les 5 Soft Skills de l’intelligence collective. N’hésitez pas à aller l’écouter ou le réécouter, j’adore cet épisode !

Donc gardons en tête que les 10 conseils à venir doivent nous aider à créer des espaces de confiance.

Ok mais par quoi commence-t-on ?

1 – Conseil n°1 :  Qui ? – Connaître réellement les participants. 

Évident mais … Posez-vous vraiment la question de savoir pour qui cette communauté est créée (et pour qui elle ne l’est pas !)
Questionnez les participants, apprenez à les connaître. Cela paraît évident, mais très souvent on imagine plein de choses et on reste avec ses idées – souvent fausses, attention.

2- Conseil n°2 – « Pourquoi ? » et « Pour quoi faire ?

D’abord, pourquoi est-ce que je le fais ?
Ce point est clé. 

Pour que la communauté fonctionne, il faut que le modérateur ait une vraie raison de faire vivre cette communauté. 
Moi, modérateur, qu’est ce qui me nourrit ?
Il y a 1001 façons de se nourrir: je suis intéressé par une question, je vois des gens stagner et je veux les aider à évoluer, je veux créer des liens entre utilisateurs …

Le point de départ de la communauté doit être authentique.
Nous verrons plus tard que modérer / faire vivre une communauté demande du temps, de l’énergie, des efforts, il faut une motivation forte et authentique pour tenir sur la durée.

* Puis pour quoi faire ?

Pascale nous invite à séparer les 2 questions, quand on veut lancer sa communauté.
D’un côté « pourquoi » et de l’autre « pour quoi faire »

Pourquoi, voir paragraphe ci-dessus. 😉

Et pour quoi faire,, c’est plutôt : qu’est-ce que je veux changer dans le monde en faisant cela ?

Et pour finir comment vais-je communiquer mon but ? (Messages, technologie de la plateforme …) 

Conseil n°3 – S’occuper du bien-être des personnes dans cet espace. 

S’occuper du bien-être dans un espace en ligne ? Ça veut dire quoi ?

– Faire attention à ce que personne ne soit ignoré.
Par exemple valoriser tous les posts, encourager les moins bavards, et ne pas laisser la place qu’aux stars de la communauté.

– Bien accueillir.
Réfléchir en amont à la procédure de présentation des nouveaux membres. ( photos, vidéos, trame, outils … )
Trouver des formes invitantes et engageantes pour se présenter.

Et bien sûr, utiliser l’information partagée.

Conseil n°4 : Connaître et communiquer sur les ATTENTES.

Le modérateur doit être clair sur ses attentes à lui mais il doit aussi cadrer les attentes de la communauté.  

*Être clair sur mon « si j’ai réussi à faire ce que je voulais, voilà de quoi ça aura l’air. »

*Être clair sur ce que les autres peuvent attendre de moi (la fréquence de mes publications, mes expertises, les rôles de chacun … )

Conseil n°5 : Valeurs et règles de communication.

Ici on parle de charte, de normes de conduites et de valeurs partagées.
Mais point de vigilance important :  avoir une charte ne suffit pas !
Pascale nous invite à bien réfléchir comment la faire vivre en nous donnant des exemples précis dans l’épisode.

Mais on parle aussi des rôles des membres de la communauté.
Le ou les modérateurs sont la courroie de transmission. Mais ils doivent ‘déléguer’ pour laisser vivre les interactions entre les membres. Pascale conseille de s’appuyer sur des spécialistes/ des personnes ayant des appétences sur une thématique qui, à leur tour deviendront des modérateurs.
( En gardant la charte / le cadre toujours en tête ! )

Conseil n°6 : Alimenter les échanges en ayant une liste de thématiques prêtes.

Pour faire vivre une communauté, il faut donc la connaître, savoir qui sont ses membres et de quoi ils ont besoin. – cf point n°1

Mais la communauté, elle vit, les gens entrent et sortent, les questions et les besoins évoluent.

Il est important de toujours prendre le pouls, la température de la communauté et de voir comment elle réagit aux thématiques de réflexions proposées.
Une thématique est une question concrète, un véritable problème/questionnement, qui correspond à un besoin.

Conseil n°7 : La curiosité pour ne pas rater son lancement !

La question de la curiosité sur les communautés en ligne est extrêmement importante.
( Le fameux teasing des marketeurs … 😉 )

Pascale nous invite à bien réfléchir au lancement, à la première conversation.
Pas de long texte rébarbatif, théorique ! Avec ça impossible de motiver les participants.
Pensons bien à accrocher, à aller chercher l’émotion ! ( drôle, surprenant, qui titille … )

C’est scientifique, Pascale nous explique tout cela.

Elle nous invite aussi à cadrer le lancement. « En parler pendant 2 semaines » ou « pendant 6 mois » mais avoir un début et une fin claire.

Tiens, on ne parlerait pas un peu de l’utilisation des arguments de rareté ou d’urgence en marketing… ?
Moi je dis ça, je dis rien ..
Sauf que si je le redis quand même, on peut utiliser des outils marketing pour faire de très chouettes trucs ! 😊

Conseil n°8 – Le style de voix !

Le style de voix est central.
C’est l’élément qui diffuse l’authenticité et la vérité. Le conseil de Pascale ?
Parler de façon naturelle afin de permettre la connexion.

« Être une personne et non un personnage. »
C’est beau non ? 😉

Être quelqu’un de vrai et non pas quelqu’un qui disparaît derrière l’écran.

Laisser les vivre les émotions, sinon la communauté est « sèche » et mourra petit à petit ..

Conseil n°9 – Kiss, Keep it short and simple.

À garder en tête : ce qui peut décourager avec les communautés en ligne, c’est le temps que ça prend pour lire.
On voit beaucoup de communautés apprenantes qui veulent partager et donner un maximum d’infos, mais à un moment il y a surabondance, les gens sont perdus et quittent la communauté.

Synthétiser est difficile.

J’ai adoré cette citation de Blaise Pascal :
« Je vous écris une longue lettre, parce que je n’ai pas le temps d’en écrire une courte ».

Tout est dit.

Pascale nous invite à expliquer encore et encore l’importance du KISS aux participants.

Conseil n°10 : Faire des résumés

Mais elle nous prévient aussi de suite : il y a aura toujours des personnes qui écriront trop !
Le modérateur doit être prêt ici aussi. Il doit être prêt à résumer les idées clés des grands bavards.

Pascale nous donne des clés pour parvenir à faire ce travail, elle nous donne quelques exemples d’architecture de résumé.

Il est important de faire ce travail pour les (nombreuses) personnes qui n’ont pas le temps de tout lire.
Sans ces résumés, elles seront vite découragées et repartiront sans avoir amené leurs précieuses contributions.

Construire et faire vivre une réelle communauté apprenante demande beaucoup, beaucoup de travail.
J’imagine que vous avez tous en tête des exemples de lancement de communautés ratés, de communautés essoufflées, de modérateurs au bout du rouleau etc.

Mais on sait aussi que ces espaces d’échanges, quand ils fonctionnent sont très puissants !
Je suis heureuse d’avoir pu réfléchir avec mon invitée aux conditions de réussites ces communautés apprenantes.

Son site web pour découvrir tout son travail : article, enseignement, facilitation, intelligence collective …

La valeur qui la porte ?

L’équivalence : donner la possibilité à chacun de contribuer avec, non pas de façon égale, mais avec le potentiel que cette personne a pour contribuer.

Sa définition de l’intelligence collective ? 

L’intelligence collective, c’est à la fois de l’intelligence collectée et des façons plus profondes de collaboration qui prennent en compte l’émotion, la personne entière…
Mais c’est aussi ok de commencer par des post-its, si cela permet de développer une pratique qui est plus fondée sur l’humain, le vivant, l’écosystème, on prend !